Action SANLORENZO (SL) : ajoutée au portefeuille le 13/09/2021
Cours d’achat : 32.30 €
Sanlorenzo est un concepteur et constructeur de yachts et de superyachts. Dans le classement des carnets de commande des chantiers navaux, Sanlorenzo est classé deuxième après Azimut-Benetti :
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Nombre de projets en cours : 86, contre 100 pour Azimut-Benetti. Le constructeur le plus proche, Ocean Alexander, a 35 projets en cours.
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Longueur totale cumulée des projets en mètres : 3 089 mètres, contre 3 521 mètres pour Azimut-Benetti. Le constructeur le plus proche, Feadship, cumule 1 162 mètres sur les projets en cours.
L’Italie est le premier constructeur au monde de yachts supérieurs à 24 mètres. Le pays représente la moitié du marché mondial.
Entre 2009 et 2019, Sanlorenzo est la marque qui a livré le plus de superyachts au monde dans la catégorie 30-39.99 mètres : 90, contre 73 pour la deuxième marque dans le classement, Custom Line.
Ce qui différencie l’entreprise, selon ses mots : les « caractéristiques uniques de son modèle économique : positionnement haut de gamme de la marque, yachts toujours à la pointe de l’innovation, rigoureusement réalisés sur mesure pour un club restreint de clients sélectionnés et fidèles, lien étroit avec l’art et le design, distribution par un nombre limité de représentants de la marque, structure de coûts flexible. »
Pourquoi j’investis :
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La diversité de l’offre. SanLorenzo est le seul constructeur qui couvre autant de styles de yachts différents : Explorer, Crossover, Flybridge, Navetta, Steel Navetta, Sport Coupé, Superyacht.
Cela lui permet de répondre à une diversité de besoins.
- La résilience du secteur du luxe. Hermès, LVMH, Kering, ont publié de bons résultats début 2021. L’industrie du yachting suit également cette tendance.
Par exemple, le chiffre d’affaires groupe Ferretti a augmenté de 40% au premier trimestre 2021 par rapport à l’année précédente. Azimut Benetti, Fountaine Pajot, ont également enregistré une forte croissance début 2021. Paradoxalement, la peur du Covid a donné encore plus d’élan au secteur, les clients les plus fortunés cherchant à s’isoler.
Sanlorenzo avait déjà montré sa résilience pendant la crise de 2008. L’entreprise a maintenu sa position dans le top des plus grands constructeurs de superyachts durant cette période.
Enfin, le nombre de millionnaires et de milliardaires ne cesse d’augmenter, notamment en Asie, ce qui devrait soutenir, voire augmenter, la demande. qui est un marché stratégique pour Sanlorenzo.
- Une structure de coûts flexible : 566 employés contre environ 2000 artisans indépendants spécialisés. C’est notamment cette organisation qui lui a permis d’être résiliante en temps de crise.
Le nombre d’employés a augmenté de 10.3% au 1er semestre 2021 par rapport au 1er semestre 2020.
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L’excellente image de marque et les barrières à l’entrée. Sanlorenzo opère sur un marché restreint, dans un métier extrêmement technique. Elle bénéfice d’une image de marque construite depuis des décennies, et d’un carnet d’adresse d’environ 900 clients faisant partie des familles les plus fortunées au monde.
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Son image de marque lui donne la possibilité de « faire » les prix. Sanlorenzo pratique des tarifs élevés sur le marché, et cette année en particulier, l’entreprise a encore augmenté ses prix de vente pour absorber l’augmentation du coût des matières premières.
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La capacité à innover. Sanlorenzo a obtenu de nombreux prix, dont beaucoup ont récompensé le caractère innovant de ses créations.
Par exemple, en 2021, les World Yachts Trophies ont récompensé le groupe, comme en 2020 : les modèles SL90 Asymmetric et BG72 ont reçu un prix dans la catégorie “Best Innovation”, et le modèle SL120A dans la catégorie “Best Layout”.
- Un lien avec l’art et la culture qui lui permet de créer un lien particulier avec une clientèle ultra haut de gamme.
Par exemple, Sanlorenzo bénéficie d’un accord exclusif avec Art Basel, qui lui permet de participer à tous les évènements d’art contemporain organisés chaque année à Bâle, Miami et Hong Kong.
Sanlorenzo collabore et a collaboré avec des architectes et designers de renom : Rodolfo Dordoni, Patricia Urquiola, Piero Lissoni, John Pawson, Christian Liaigre…
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Une croissance dynamique. Au 30 juin, 2021, le carnet de commandes s’élevait à plus de 810 millions d’euros, contre 565 millions d’euros au 30 juin 2020. Sur cette somme, près de 498 millions d’euros représentent des projets qui devraient être livrés en 2021. Le reste, 312 millions d’euros, représente des projets qui seront livrés dans les prochaines années.
Sur les 6 premiers mois de 2021, Sanlorenzo a encaissé plus de 263 millions d’euros net de commissions provenant de la signature de nouveaux contrats, contre 184 millions d’euros sur la même période en 2020, soit une augmentation de plus de 43%.
Cette augmentation est due à la croissance du marché qui a débuté fin 2020 et en particulier à l’excellente performance du marché Amériques (+168.5% de chiffre d’affaires par rapport au premier semestre 2020), à l’augmentation des prix de ventes rendue possible par le positionnement haut de gamme de la marque, et à l’augmentation de la taille des yachts commandés.
Sur le chiffre d’affaires généré au premier semestre 2021 grâce à la signature de nouveaux contrats, l’Europe représente 52.6%, l’Asie Pacifique représente 20.5%, les Amériques 20.2% et le Moyen Orient Afrique 6.7%.
Les deux zones géographiques stratégiques pour le groupe, Asie Pacifique et Amériques, sont en forte croissance, avec +56.8% et +168.5% de chiffre d’affaires.
La marge opérationnelle a augmenté, en raison d’investissements réalisés les années précédentes, de la vente de yachts de plus grande taille, et de l’augmentation des prix de vente qui a permis d’absorber l’augmentation du coût des matières premières.
Au 30 juin 2021, la trésorerie nette de l’entreprise s’élevait à 26.4 millions d’euros, contre 3.8 millions d’euros au 31 décembre 2020 et (– 23.5) millions d’euros au 30 juin 2020.
Pour l’année 2021, le groupe anticipe une croissance de son chiffre d’affaires de 17%, et une augmentation de son bénéfice de 26%.
L’entreprise verse un dividende. Le rendement est actuellement d’environ 0,88%.
- Le lancement récent de nouveaux modèles devrait soutenir la croissance de l’activité.
Sanlorenzo a 3 divisions : Yacht, Superyacht, Bluegame (avec des modèles sportifs). Le groupe vient de présenter 3 nouveaux modèles pour la division Yachts au Cannes Yachting Festival et un nouveau modèle pour la division Bluegame.
Dans chacune de ses 3 divisions, Sanlorenzo prévoit également le lancement de nouvelles lignes de produits en 2022, fortement inspirées par le développement durable.
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« Skin in the game » : plus de 60% du capital est détenu par le CEO, Massimo Perotti (à travers sa Holding Happy Life), ce qui aligne les intérêts de la direction avec ceux des actionnaires. Les actions détenues par Massimo Perotti lui donnent plus de 75% des droits de vote.
A noter : cette concentration des pouvoirs en une main peut faire peur et peut freiner certains investisseurs.
Massimo Perotti a racheté Sanlorenzo en 2005, après avoir travaillé pour un concurrent, Azimut, pendant 25 ans (aujourd’hui constructeur n°1 mondial).
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Enfin – et surtout : la philosophie derrière l’entreprise
Ce qui a fini de me convaincre d’investir sur Sanlorenzo, en plus des éléments rationnels, c’est cet article, daté de 2016, qui parle de la vision de Massimo Perotti pour le futur de l’entreprise, mais surtout, d’un certain art de vivre incarné par Sanlorenzo.
En 2004, quand Massimo Perotti s’est rapproché de Giovanni Jannetti, qui détenait Sanlorenzo, ce dernier a exigé que Perotti travaille avec lui un an avant d’accepter de lui vendre l’entreprise. “La première chose qu’il m’a dite est que j’avais besoin de ralentir ! (…) Jannetti sentait que ce n’était pas la bonne façon d’appréhender la marque Sanlorenzo. Il m’a appris à gérer l’entreprise d’une manière différente, à la manière italienne de la « cuisine lente »… vous allez au supermarché pour acheter des plats pré-cuisinés, mais si vous voulez vraiment profiter de l’expérience gastronomique, vous devez participer à la cuisson des pâtes, à la préparation de la sauce et enfin à la dégustation du plat spécial qui a été préparé. Cela devient une belle expérience plutôt qu’un produit destiné à satisfaire un besoin.”
C’est un rapport au temps que j’apprécie.
Autre chose qui m’a particulièrement intéressée dans cet article : Massimo Perotti ne veut pas que Sanlorenzo soit le plus gros constructeur de superyachts au monde, mais il veut créer les yachts de la meilleure qualité, et répondre aux besoins des clients les plus exigeants. “Pour moi, ce n’est pas juste une question d’argent ; c’est une question de qualité de vie, et c’est une des raisons pour lesquelles la marque Sanlorenzo est importante à mes yeux”.
C’est une vision qui peut ne pas plaire à certains investisseurs. Mais pour moi, c’est précisément cette obsession de la qualité, du sur-mesure, et le temps passé à “cuisiner” qui fait et qui continuera à faire le succès de l’entreprise. Avec, au final, de belles performances financières.
Sanlorenzo a publié de très bons résultats lundi 13 septembre, ce qui explique la hausse du cours lundi et mardi. Je me positionne petit à petit, pour lisser mon coût d’acquisition. J’ai déjà commencé à investir, quasiment au plus haut, car :
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J’ai une approche long terme sur cette action. J’envisage une durée de détention supérieure à 5 ans. J’espère que l’acheter 27 € ou 30 € ne changera pas fondamentalement la performance de mon investissement sur le long terme.
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Il est impossible de savoir si une forte correction aura lieu sur ce titre, et quand. Je ne veux pas regarder le titre monter pendant un mois comme je viens de le faire. En commençant à investir maintenant, que le cours augmente ou chute, cela sera une bonne nouvelle pour moi.