Action BASIC-FIT (BFIT) : ajoutée au portefeuille le 12/01/2022

Cours d’achat : 39,62 €

Comment j’ai connu cette entreprise ?

 

J’ai vécu à Luxembourg en 2016 et 2017. C’est là-bas que j’ai vu pour la première fois ce nom. Les abonnements aux salles étaient coûteux, sauf Basic Fit. Le club près de la gare se faisait régulièrement brûler les drapeaux publicitaires à l’entrée. J’imagine qu’attirer des pyromanes (certainement des concurrents mécontents) est un excellent signe 🔥.

 

De retour en France. Je prends un abonnement dans une salle de sport. Quelques mois plus tard, grande annonce : un Basic Fit va ouvrir à moins d’un kilomètre. Effet immédiat : chaque jour, des membres viennent résilier leur abonnement, pour se tourner vers Basic Fit, moins cher, plus spacieux, avec des équipements plus modernes. Depuis l’ouverture, une deuxième salle Basic Fit a ouvert dans le secteur.

 

L’entreprise applique une stratégie de « cluster » en ouvrant plusieurs salles dans un périmètre réduit afin de capter plus facilement le plus de clientèle possible dans une zone donnée. Les abonnés ont accès à n’importe quelle salle Basic Fit, donc en avoir plusieurs dans un périmètre restreint est pratique.

 

Dans les présentations que j’ai lu sur l’entreprise, elle est souvent comparée à Planet Fitness, une chaîne présente aux Etats-Unis, aujourd’hui valorisée $8 milliards. Valorisation actuelle de Basic Fit : €2,86 milliards.

 

  • Les chiffres

 

Ils ne sont pas parfaits. Ma source : Tikr.

 

Chiffre d’affaires et bénéfice par action : Basic Fit a une seule source de revenus : les abonnements aux salles.

 

Après une chute de 27% en 2020 et 7% en 2021, due aux confinements et aux restrictions sanitaires, le chiffre d’affaires devrait augmenter fortement en 2022. Estimations affichées sur Tikr : 772 millions d’euros contre 515 millions en 2019 et 349,5 millions en 2021.

 

Dans une présentation récente, l’entreprise parlait d’un objectif de chiffre d’affaires pour 2022 plus ambitieux, entre 800 et 850 millions d’euros.

 

Estimations pour 2023, 2024 et 2025 : +30%, +21% et +24%

 

 

Le bénéfice par action devrait être négatif (en normes de comptabilité GAAP) en 2022 puis positif à partir de 2023.

Taux de croissance prévu en 2022, 2023, 2024 et 2025 : +92,4%, +269,4%, +517,1%, +25,5%.

 

 

En bref : une croissance très dynamique, aussi bien par le passé qu’à prévoir.

 

 

Marge : marge brute très élevée, supérieure à 96%.

L’ « EBITDA margin » : 28,4% en 2021 et 44% prévue en 2022. Ce ratio montre le profit généré par l’entreprise (bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissements, comparé au chiffre d’affaires). L’EBITDA margin de Basic Fit est légèrement plus élevé que celui de Planet Fitness.

 

Chaque salle est très rentable, avec une marge EBITDA élevée et un ROIC (qui mesure la profitabilité des capitaux investis, en divisant le profit généré par l’entreprise par les capitaux investis) supérieur à 30% pour une salle arrivée à maturité.

 

 

Endettement : les dettes court terme (principalement les loyers à venir) sont élevées par rapport aux liquidités disponibles. Le quick ratio est donc très faible : 0,28 en 2020 et 0,56 sur les 12 derniers mois. L’endettement long terme est également très élevé.

 

 

  • Une activité résiliente

 

A fin octobre 2021, Basic Fit comptait 2,25 millions de membres contre 2,35 millions juste avant la pandémie en février 2020. Entre ces deux dates, le nombre de membre a chuté à 1,75 million au plus bas.

 

 

180 nouvelles salles ont été ouvertes depuis le début de la pandémie.

 

Evolution du nombre de salles Basic Fit :

 

 

 

Basic Fit prévoit d’atteindre au moins 3000 salles d’ici 2030.

 

 

  • Une entreprise leader sur un marché en expansion

 

Une image vaut mieux que mille mots pour montrer le potentiel d’expansion du marché. Aujourd’hui la part de la population française, belge, espagnole et hollandaise abonnée à une salle de fitness est faible par rapport aux Etats-Unis. Faible mais en croissance :

 

 

Basic Fit est n°1 du marché des clubs de fitness (en nombre de clubs) en France, au Pays-Bas et en Belgique. L’entreprise a pour objectif de devenir n°1 en Espagne d’ici 2022.

 

 

La concurrence est très éclatée, avec beaucoup de salles indépendantes, des prix plus élevés et/ou des salles moins bien équipées.

 

L’avantage concurrentiel : un avantage de coût, avec des économies d’échelle partagées avec ses clients.

 

Economies d’échelle car grâce à sa taille, Basic Fit a un pouvoir de négociation auprès de ses fournisseurs : elle achète ses machines auprès de Technogym et Matrix pour environ 35% moins cher que les prix auxquels aurait accès une salle indépendante.

Cela contribue à son avantage de coût, de même que l’extrême digitalisation qui permet à l’entreprise d’avoir moins d’employés temps plein dans ses salles que ses concurrents.

 

Basic Fit fait profiter de ces avantages de coût à ses clients : l’abonnement standard chez Basic Fit coûte 19,99€, contre environ 35€ en moyenne chez la concurrence. Cet abonnement moins cher donne, en plus, accès à un service de qualité et pratique : accès à toutes les salles Basic Fit (plus de 1000 aujourd’hui) ; application mobile avec des entraînements en live, des conseils nutrition, etc ; des équipements modernes et renouvellés régulièrement.

 

 

  • La stratégie et les prévisions

 

Pas de dividende prévu à moyen terme. Le focus : accélérer la croissance pour capturer immédiatement le marché.

 

Basic Fit prévoit d’ouvrir de nouveaux clubs chaque année (moyenne de 200-300 ouvertures par an). A partir de 2023, ces ouvertures seront en majorité autofinancées. Investissement initial nécessaire par salle : 1,2 million d’euros.

 

Objectifs 2022 :  + 1 million de membres et 1250 salles au total.

 

Basic Fit compte ouvrir 2000 salles d’ici 2025 et plus de 3000 d’ici 2030.

En 2019, la salle mature moyenne avait 3300 membres et un revenu de 850k € par an.

 

 

50% des nouveaux membres ne se sont jamais inscrits dans une salle de sport. Une des stratégies de Basic Fit : cibler les petites villes (moins de 30 000 habitants) avec des clubs « régionaux ». Dans ces zones géographiques, l’offre est limitée. Cela permet à Basic Fit de prendre tout de suite une grande part du marché.

 

L’entreprise compte également augmenter le nombre moyen de membres par club.

 

Enfin, Basic Fit prévoit de lancer un « All-In Membership », qui serait une nouvelle source de revenus : c’est un nouveau type d’abonnement qui permettrait à l’abonné d’avoir chez lui un vélo d’appartement et de bénéficier d’un abonnement aux salles Basic Fit. 👀 hello Peloton.

 

 

  • « Skin in the game » et répartition du capital

 

Le CEO actuel est René Moos, ancien tennisman professionnel. Il a co-fondé la chaîne de salles de sport HealthCity, qui a fait l’acquisition de Basic Fit en 2010. Il possède aujourd’hui environ 13% des parts de l’entreprise.

Depuis le début de la pandémie, René Moos a fait l’acquisition de près de 350 000 actions Basic Fit.

 

Les investisseurs institutionnels représentent 43% du capital de l’entreprise.

 

Les firmes de private equity représentent 18%. Cela qui semble à premier abord un point négatif, puisque ces entreprises n’ont pas vocation à rester investies dans des entreprises cotées. Mais cela s’explique peut-être par l’histoire du développement de Basic Fit : René Moos a choisi de s’allier à la firme de private equity 3i pour financer la croissance de l’entreprise sur le marché européen.